L'ETRANGE MALADIE: AMBALAVELONA

Publié le par Jao Malaza

Durant l’été 1518, une épidémie de danse frappe Strasbourg.
Durant l’été 1518, une épidémie de danse frappe Strasbourg.

Le site internet « sobika.mg » titre vendredi 22 mai 2015 :
Mahajanga : l’étrange maladie « ambalavelona » frappe de nouveau.
Citation : « Après presqu’un an de trêve, la crise de possession des étudiantes refait surface.
Si les symptômes de base, c'est-à-dire une crise de transe et des délires, perte de connaissance et d’hyper salivation, sont pareils chez les victimes, les malades deviennent agressives et violentes.
Alors que les riverains croyaient à l’éradication de ce mal mystérieux, la crise assimilable à l’épilepsie revient à la charge. Cette maladie, qualifié de possession diabolique, communément appelée « ambalavelona », frappe de nouveau à Mahajanga, et ravage en particulier, les mêmes étudiantes de l’école privée Nicoletta.
Les responsables ont dû procéder à une mise en quarantaine des victimes, et à la fermeture provisoire de l’établissement, afin d’éviter la dégénérescence de la situation.
Selon les informations reçues, la manifestation de la crise se fait tous les mardis et les jeudis. Ce qui ne fait que confirmer le doute de la population sur la possession maléfique, issue d’un acte de sorcellerie.
A noter que les responsables de l’établissement scolaire ont dû recourir à l’aide des guides spirituels, et lancent un appel de détresse, à l’encontre de tous ceux qui pourront trouver une résolution à cette maladie. »

La maladie d’Ambalavelona que l’on nomme aussi Ambalapaingotra dans le Menabe, Jangoràka dans le nord de l’Alaotra, Tanzwuth chez les Allemands du bord du Rhin, Tarentisme dans la région des Pouille en Italie, présente aussi en Ethiopie, en France…

Voici quelques explications que vous pourrais lire sur Wikipedia:

Ces crises de possession collective sont bien connues à Madagascar, elles font même parties de l’histoire du pays. Elle se manifeste avec violence à la faveur de circonstances exceptionnelles, par exemple en 1863 sous Radama II, 1896 à la fin de la monarchie Hova, en 1910 au cours d’une sédition dans le Betsileo, peut-être aussi en 1947 lors du soulèvement.
En 1863 Radama II accueille volontiers les missionnaires catholiques et protestants, en contradiction avec sa mère Ranavalona I qui leur était très hostiles. Ces innovations suscitent un vif mécontentement dans le peuple. Plusieurs nobles, appuyés sur le commandant en chef Rainilaiarivony, exploitent cet état d’esprit, en faisant craindre la colère des ancêtres.
Vers la fin de février 1863, l’affection se déclare d’abord dans le pays Bara, au sud de l’île, et atteint rapidement le Betsileo. Par leurs gestes saccadés, leurs yeux hagards, leurs gestes incohérents et involontaires, leurs paroles mystérieuses et entrecoupées, les malades semblent être en communication avec des êtres invisibles. Ils se déclarent poussés par les mânes (ambiroa) ou l’esprit des souverains défunts Andrianampoinimerina, Radama 1er et surtout Ranavalona 1er.

C’est le 12 mars qu’à Tananarive on apprend la nouvelle de l’épidémie. Vers le 26 mars que cette dernière envahit la capitale. Dès ce jour, les malades parcourent les rues, se disant chargés d’un objet ou d’un paquet, naturellement invisible pour tout le monde, qu’ils doivent porter à la suite de la reine Ranavalona.
Les malades se rassemblent souvent autour de la pierre sacrée de Mahamasina (le Valomasina), où a été couronné Radama II. Ils la surchargent d’offrandes, de fruits, de cannes à sucre, de branchages. Ils chantent et dansent autour en l’honneur de Ranavalona.
De fait, dès que Radama II a été assassiné par quelques nobles, dans la nuit tragique du 11 au 12 mai 1863, l’épidémie cesse.

Extrait de : Émile Appolis. Une Epidémie de Ramanenjana à Madagascar (1863-1864). Article paru dans les « Annales de l’Université de Madagascar – Lettres », (Antanarivo), volume 3, 1964, pp. 59 – 63.

Publié dans Ambalavelona, Transe, Epidémie

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